Nous rêvions depuis un moment de voir un honbasho (combat de sumo). Ils ne sont organisés que 6 fois par ans pendant 15 jours. Par chance nous étions à Tokyo à cette période. Nous avons attendu depuis 5h30 du matin sous la pluie pour obtenir nos précieux tickets qui sont des "denrées" rares.
 Le sumo est un sport qui fait partie de l'histoire du Japon depuis plus de 1300 ans. Plus qu'une simple discipline, le sumo est porteur de nombreuses valeurs traditionnelles dont les lutteurs sont les gardiens.
Je vous donne quelques mots de vocabulaire et des explications pour mieux comprendre les photos.
Le Dohyô: c'est l'espace ou se déroulent les combats de sumo. Le cercle central fait 4,55 m de diamètre. (C'est la plus petite surface des sports de combats). Au dessus il y a une sorte de toit qui ressemble à celui des temples.
Le Gyôji: C'est l'arbitre des combats.
Le Yobidashi: C'est lui qui appelle les lutteurs à monter sur le dohyô avant le combat, il parade avec des banderoles publicitaires (sponsor) et il balaie la surface de sable. Il parle avec un éventail de papier devant lui, qui évite qu'il postillonne sur l'aire sacrée qui ne doit jamais être souillée. (Les femmes ne sont pas autorisées à monter dessus...).
Déroulement d'un combat: Le yobidashi appelle les lutteurs qui se trouve respectivement à l'est et à l'Ouest du dohyô. Une fois sur l'aire de combat, les lutteurs commencent des longs rituels: levé de jambes pour s'étirer; écrasement du pied au sol contre les mauvais esprits; position accroupie ou ils se rincent la bouche; jeté de sel sur le dohyô pour le purifier (60 kg de sel par jour sont répandus sur le sol); face à face, les deux hommes présentent leurs mains ouvertes pour prouver à l'adversaire que le combat sera loyal et ans armes. Ces rituels vont se répéter plusieurs fois avant le combat. (Pendant se temps le yobidashi balaie la surface).
Dés que les lutteurs sont prêts, l'arbitre donne le départ et le combat commence. Il dure entre 3 et 15 secondes. Le combat est terminé dés que l'un des deux sort du cercle ou touche le sol avec une autre partie de son corps que la plante de ses pieds.
Le clou de la journée a été de voir les yokozuna; ce sont les grands champions considérés comme des demi-dieux vivants. Ils sont reconnaissables par leurs grosse ceinture blanche tressé nouée autour de la taille. Dans l'histoire du sumo, il n'y a eu que 71 dont 3 sont encore en activités aujourd'hui. Nous avons eu la chance d'en voir 2.
Quand ils ne sont pas en période de combat, les sumotori (qui vivent ensemble dans les heya), s'entrainent sur la souplesse et la force avec pour objectif de parvenir au centre de gravité le plus bas possible. Pour être si gros, ils ne mangent pas des chips, des sodas ou des hamburgers mais du chanko, un ragoût très nutritif constitué d'un bouillon avec des légumes variés et de la viande (souvent du poulet). Ils en mangent en très grande quantité, plusieurs fois par jour, ce qui favorise la prise de graisse surtout quand il est suivi d'une bonne sieste.